La revue Médiations et médiatisations propose un numéro portant sur l’évaluation des apprentissages et le numérique.

Intitulé « Évaluation des apprentissages et numérique : où en est-on ? », ce numéro rassemble des articles scientifiques, des synthèses de travaux d’étudiant·es, des articles de praticien·nes, des discussions et des entretiens portant sur l’utilisation du numérique dans l’évaluation des apprentissages.

Voici les articles qui retiennent particulièrement l’attention de l’équipe du CAPRES en raison de leurs liens avec les thématiques qu’il traite.

Évaluation à distance et étudiant·es en situation de handicap

« L’évaluation à distance vécue par les étudiants en situation de handicap », rédigé par Valérie Wathelet, conseillère pédagogique, et Sandrine Vieillevoye, conseillère pour les étudiant·es en situation de handicap (ÉSH), de l’Université de Namur, apporte un éclairage sur les difficultés rencontrées par les ÉSH dans le cadre des évaluations à distance et offre des pistes pour les surmonter. Leur enquête se base sur un questionnaire auquel ont répondu 125 ÉSH de l’Université de Namur.

Les résultats montrent que la gestion du temps durant les examens en ligne est un enjeu, tout comme leur format. En effet, les questionnaires en ligne compromettent l’utilisation de stratégies de lecture aidant à la concentration des ÉSH comme le surlignage et les annotations. En ce sens, une plus grande flexibilité des modalités d’évaluation est souhaitée par ces étudiant·es, certain·es étant à l’aise avec des évaluations écrites et d’autres préférant des évaluations orales. Une meilleure communication des consignes et des aménagements possibles, en amont des examens, serait également appréciée.  

Le point sur les pratiques d’évaluation

Yann Verchier (Université de Technologie de Troyes) et Christelle Lison (Université de Sherbooke) proposent dans leur article « La crise sanitaire : une occasion de penser des pratiques d’évaluation dans le cadre d’un enseignement à distance » un bilan de différentes stratégies d’évaluation employées durant le passage à l’enseignement à distance. Celui-ci est basé sur une enquête menée auprès d’étudiant·es et de professeur·es de l’Université de Technologie de Troyes.

Du côté des équipes enseignantes, il ressort que le choix de pratiques d’évaluation était associé à trois objectifs : limiter la tricherie, offrir une évaluation à distance équivalente à celle qui aurait prévalu en présence et éviter les enjeux techniques. L’article relève les types d’évaluation les plus utilisés pour répondre à ces trois objectifs ainsi que leurs forces et leurs faiblesses :

  • Évaluation asynchrones et dépôt de devoirs en ligne
    • Ces évaluations, commodes sur le plan technique, ont toutefois fait ressortir des enjeux quant à la tricherie puisque les professeur·es ont constaté recevoir plusieurs copies similaires.
  • Évaluations synchrones avec vidéosurveillance
    • Cette modalité visait à surveiller les étudiant·es afin de réduire les cas de fraude. Elle a cependant été rapidement remise en question en raison de considérations légales, techniques et d’accessibilité.
  • Quiz
    • Des plateformes comme Moodle ont été utilisées pour créer des quiz avec des banques de question, ce qui peut contrer la tricherie en plus de permettre une correction automatique. En revanche, le format permet d’évaluer des connaissances plutôt que des compétences.
  • Exposés
    • La réalisation d’exposés par les étudiant·es s’est avérée efficace pour les engager davantage et susciter leur réflexion.
  • Évaluation par les pairs
    • Cette méthode place les étudiant·es au cœur de l’évaluation, puisqu’ils et elles sont appelé·es à corriger les travaux de leurs collègues. Cette méthode semble associée à une meilleure compréhension des attentes d’évaluation et une meilleure qualité des travaux.

Limiter le plagiat grâce à une évaluation adaptée

« Et si les cas de plagiat et de tricherie étaient liés à la nature des activités d’évaluation? » : c’est la question que posent Marie-Hélène Hébert (TÉLUQ) et Sylvie Fontaine (UQO) dans leur article. Face à la hausse des cas de plagiat rapportés dans les médias durant la pandémie de COVID-19, les auteures émettent l’hypothèse que ces cas de tricheries sont liés à la transposition d’activités d’évaluations pensées pour un mode présentiel, mais réalisées à distance. Elles suggèrent que le choix des modalités d’évaluation peut ainsi réduire la tricherie et le plagiat :

« […] nous proposons que l’une des voies à suivre pour diminuer les cas de plagiat et de tricherie est celle d’administrer aux apprenants des activités d’évaluation authentiques (Wiggins, 1993) qui les amènent à faire preuve de créativité dans leurs réponses. […] Ainsi, ces activités s’inspirent du quotidien des apprenants ou du milieu de travail futur dans lequel ils évolueront, elles dépassent la simple redite de connaissances en exigeant la combinaison originale de plusieurs savoirs, savoir-faire et savoir-être… »

(Hébert, Fontaine, 2022, p.150)

Consulter le numéro 9 (février 2022) de la revue Médiations et médiatisations.

Consulter le dossier CAPRES Formation à distance en enseignement supérieur (2019).