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Comment sont perçues les lectures obligatoires ?
26 novembre 2024
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26 novembre 2024
Une équipe de l’Université de Sheffield (Angleterre) explore ce qui se cache derrière la réticence des étudiantes et des étudiants à lire. Ses constats donnent des pistes d’actions concrètes pour mieux soutenir les étudiantes et étudiants dans leurs lectures.
Alors que plusieurs études ont montré qu’il y a un écart entre les attentes du personnel enseignant en matière de lecture et les pratiques réelles des personnes étudiantes, l’article s’intéresse plus précisément à la réticence à lire de ces dernières.
L’équipe de recherche, s’appuyant sur les travaux de la sociologue Wendy Bottero, explique que la réticence à réaliser une action n’est pas inhérente à la tâche elle-même, mais qu’elle dépend de la perception d’une personne au sujet de la tâche ou de son contexte de réalisation.
Pour l’équipe de recherche, comprendre la perception étudiante de la lecture dans un cadre académique et le contexte qui l’entoure pourrait donc favoriser la motivation et l’engagement à lire.
Les constats présentés dans l’étude se basent sur les témoignages de 30 étudiantes et étudiants en deuxième année d’études de sciences sociales. Dix groupes de discussion ont permis d’explorer leurs expériences de lecture en contexte scolaire.
Bien que quelques participants et participantes évoquent un certain plaisir à la lecture, la majorité relève des défis liés au vocabulaire employé dans les textes, au nombre de textes à lire et au manque d’explications données par la personne enseignante au sujet des lectures.
Les étudiantes et les étudiants ont mentionné le niveau de langage comme obstacle majeur à la lecture en contexte académique. Le vocabulaire parfois hermétique rend la compréhension des textes difficile, ce qui mine la confiance des étudiants et étudiantes et nuit à leur motivation à lire.
Les efforts requis pour comprendre la signification de certains mots sont source de frustration, d’ennui et de découragement, particulièrement pour les étudiants et les étudiantes dont l’anglais n’est pas la langue maternelle. Ces personnes allouent un temps important pour traduire et décortiquer les textes.
Pour les participantes et participants, l’accumulation de lectures au fil des semaines et des cours fait en sorte qu’il est difficile de ne pas prendre de retard.
Il devient alors prioritaire de « se débarrasser » des lectures à faire, et l’intérêt porté au contenu est réduit. Des stratégies de lecture superficielle sont adoptées (survol de textes, ciblage sommaire d’informations importantes en vue d’une évaluation), ce qui nuit à la compréhension des textes.
Pour l’équipe de recherche, il y a lieu de s’interroger sur les objectifs pédagogiques associés aux lectures puisque le fort volume et le rythme soutenu semblent nuire à la compréhension et à la capacité à faire des liens entre les textes.
Plusieurs participants et participantes ont expliqué que, lorsqu’il n’y a pas d’objectifs précis liés à la lecture, leur attrait pour la tâche s’amoindrit.
Ils et elles veulent savoir pourquoi des lectures leur sont demandées, comment les aborder et ce qu’il faut en retenir. Les étudiantes et les étudiants s’attendent aussi à ce que les liens entre le contenu des cours et les lectures soient explicites et que ces dernières soient discutées en classe. Sans ces conditions, les lectures risquent d’être considérées comme non pertinentes.
À partir des propos échangés durant les groupes de discussion, l’équipe de recherche énonce 5 recommandations à l’intention du personnel enseignant :
Mason, W. et Warmington, M. (2024). Academic reading as a grudging act: how do Higher Education students experience academic reading and what can educators do about it? Higher Education, 88(3), 839‑856. https://doi.org/10.1007/s10734-023-01145-2
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