Parutions
Les effets de la pandémie sur l’enseignement supérieur
17 février 2022
Parutions
17 février 2022
Cette publication montre que la pandémie a agi comme une crise majeure qui a provoqué des bouleversements dans plusieurs structures de la société. Les établissements d’enseignement supérieur et leurs étudiant·es n’ont pas été épargnés par ces brusques changements.
Sans surprise, les auteurs relèvent que la pandémie a eu des effets délétères sur la santé psychologique des étudiant·es :
« Aux États-Unis, au Canada, au Québec, et en France, pratiquement tous les analystes s’entendent pour dire que la santé mentale des étudiants et des étudiantes s’est détériorée à cause de la fermeture quasi totale des campus, du recours à l’enseignement à distance par Internet et des diverses mesures de confinement mises en place par les gouvernements. »
(Dussault et Doray, 2021, p.6)
La pandémie a également influencé les conditions et de vie des étudiant·es. Ainsi, malgré la mise en place de la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiant·es (PCUE) et la bonification, par le gouvernement québécois, du programme d’aide financière aux études, la précarité financière des étudiant·es s’est accrue durant la pandémie :
« Le nombre d’étudiants et d’étudiantes qui considèrent ne pas avoir suffisamment d’argent pour bien vivre a pratiquement doublé en raison de la crise sociosanitaire. »
(FECQ, 2021, cité dans Dussault et Doray, 2021, p.8-9)
La note de recherche met également en évidence plusieurs bouleversements au parcours éducatif :
« À court terme, il est à peu près certain que la pandémie aura considérablement compromis la réussite immédiate de nombreux étudiants et étudiantes vulnérables, bouleversé leurs transitions interordres – de l’école secondaire au collège, du collège à l’université, voire du premier cycle aux cycles supérieurs – et, plus globalement, leurs parcours éducatifs. »
(Hoover, 2020 et 2021, cité dans Dussault et Doray, 2021, p.10)
En outre, l’accès inégal aux technologies a creusé les écarts entre les étudiant·es, certain·es n’ayant pas accès à l’équipement ou à la connexion adéquate pour utiliser le numérique en contexte éducatif. Enfin, la satisfaction à l’égard de l’enseignement, tout comme la motivation et le niveau de stress ressenti par les étudiant·es ont été négativement affectés par la pandémie et l’enseignement à distance.
Les populations étudiantes internationales ont particulièrement mal vécu l’isolement engendré par les confinements. Les auteurs notent par ailleurs que la pandémie a mis en évidence le rôle de ces étudiant·es dans le financement des universités.
Les auteurs relèvent une baisse des inscriptions à temps plein compensée par une hausse des inscriptions à temps partiel dans les universités québécoises et ailleurs au Canada. Cela mène à croire que l’enseignement à distance a offert une flexibilité susceptible d’avoir encouragé l’inscription à temps partiel. Dussault et Doray ajoutent que les effets de la crise sanitaire sur l’emploi des jeunes pourraient avoir mené à une augmentation de la fréquentation, telle qu’observée dans les universités au Portugal, aux Pays-Bas et au Danemark.
Dussault et Doray calculent que le recrutement d’étudiant·es à l’international a été mis à mal par la pandémie : à l’automne 2020, leur nombre a diminué de 8,6 %, soit environ 4000 personnes. Cette situation a fait ressortir la dépendance de certains pays, dont le Canada, à ces populations étudiantes en ce qui a trait au financement des universités.
Dans les pays où les frais de scolarité sont les plus élevés, comme l’Australie, le Canada, la Grande-Bretagne, le Japon et les États-Unis, le passage urgent vers un enseignement à distance a engendré une contestation des frais de scolarité par certaines associations ou collectifs étudiants.
Dussault, E.-L. et Doray, P. (2021). Une catastrophe « au ralenti » : la pandémie de COVID-19 et l’enseignement supérieur au Québec et ailleurs. Québec : Chaire-réseau de recherche sur la jeunesse du Québec.
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