Icone. Idée. Type de pratique : Semaine de formation à la recherche en développement régional

Icône. École. Niveau d’enseignement : 1er, 2e et 3e cycles universitaires

Icône. Lieu. Lieu : Université du Québec à Rimouski

Que signifie faire de la recherche ancrée dans les territoires ? Quelles sont les connaissances, habiletés et compétences scientifiques à maitriser en sciences sociales ? C’est pour initier les personnes étudiantes à la recherche mobilisée de façon transversale dans les programmes du département Sociétés, territoires et développement de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) que la semaine FRET (Formation Recherche et Territoire) a été offerte pour la première fois en 2024.

Cette semaine avait également comme mission sociale de :

  • réunir les personnes étudiantes inscrites dans les programmes du département Sociétés, territoires et développement
    • favoriser le maillage entre les cohortes de divers cycles
    • rapprocher les personnes qui étudient au campus de Lévis et de Rimouski
  • favoriser l’intégration des personnes étudiantes issues de l’international.

La Formation Recherche et Territoire (FRET) : cohérence et cohésion 

Faire de la recherche scientifique est au cœur des apprentissages dans l’ensemble des programmes du département Sociétés, territoires et développement, et ce, dès le baccalauréat. Avec la semaine FRET, le corps professoral du département souhaitait offrir aux personnes apprenantes une formation aux compétences scientifiques nécessaires à leur cheminement, et ainsi assurer la cohérence dans les attentes et exigences des divers programmes et cours.

Le département Sociétés, territoires et développement offre les programmes suivants : baccalauréat en développement des sociétés et territoires, maitrise et doctorat en développement régional et territorial.

Nathalie Lewis et Yann Fournis, professeurs au département, se sont inspirés du modèle des écoles d’été et de l’Université rurale québécoise pour proposer la semaine FRET. Ils ont conçu la programmation de cette semaine de formation en collaboration avec leurs collègues du département, le Groupe de recherche interdisciplinaire sur le développement régional de l’Est-du-Québec (GRIDEQ) et le Centre d’apprentissage, réussite et pédagogie universitaire (CARPU) de l’UQAR.

La première édition s’est déroulée à la troisième semaine du trimestre d’automne 2024. Tous les cours de l’ensemble des programmes étaient suspendus pour permettre aux étudiants et étudiantes de profiter en partie ou en totalité à la FRET. D’ailleurs, pour favoriser l’engagement et la participation des personnes étudiantes aux activités de la FRET, l’événement se déroulait sur un site sympathique, hors campus. Toutes et tous étaient invités à y passer l’entièreté de la semaine sans frais, en formule « tout-inclus ».

La programmation de la FRET : une diversité d’ateliers théoriques et méthodologiques

1. Les bases de la recherche scientifique (la production scientifique, la posture scientifique, etc.)

2. L’introduction à ce qu’est une problématique (choix et formulation d’une problématique de recherche, méthodes de recherche qualitative et quantitative conception d’un plan de travail, etc.)

3. La gestion du temps et l’organisation du travail universitaire

4. La recherche en sciences sociales et l’éthique de la recherche

5. Les bases de la recherche documentaire

6. La rédaction (techniques d’écriture académique, introduction et conclusion efficaces, etc.)

7. La recherche dans et avec les communautés (approches de recherche ancrées dans les communautés, typologie de la recherche de terrain, types de communautés, développement de partenariats avec des acteurs locaux, etc.).

En complément aux ateliers, des activités sociales étaient proposées aux personnes étudiantes. Par exemple, une soirée festive a été organisée par le Regroupement des étudiantes et étudiants en développement social. Aussi, la journée du mercredi était moins remplie pour permettre d’autres types d’activités renforçant la cohésion, au-delà des divisions intercycles et des campus. Les membres du corps professoral, pour la plupart impliqués dans un ou l’autre des ateliers, ont également pu profiter d’occasions pour socialiser avec les personnes étudiantes.

Une semaine aux multiples retombées

En plus de jeter les bases scientifiques nécessaires au cheminement dans leur programme et de favoriser la socialisation entre les cohortes et les campus, plusieurs retombées sont évoquées par des membres du corps professoral et par des personnes étudiantes.

De la perspective de professeurs

Madame Lewis et Monsieur Fournis notent que cette semaine a permis de soutenir les personnes étudiantes dans le développement :

  • du sentiment d’appartenance aux programmes du département
  • d’une posture scientifique adaptée au contexte de recherche ancrée dans le développement des régions et des territoires
  • de l’esprit d’équipe et de l’autonomie collective qui se manifeste par la responsabilisation des personnes étudiantes dans l’organisation d’autres activités (ex. un club de lecture)
  • de la sensibilité à l’interdisciplinarité des programmes, notamment par la contribution de l’ensemble du corps professoral du département dans les ateliers offerts
  • de réflexes à aller consulter les ressources essentielles au cheminement, offertes par l’université (centre d’aide à la réussite, bibliothèque, etc.).

De la perspective de personnes étudiantes

Qu’elle amorce ses études de 1er cycle, qu’elle soit rendue à la maitrise ou au doctorat, chaque personne étudiante est venue chercher un apport particulier pendant cette semaine :

  • une meilleure compréhension de ce qui est attendu dans les programmes
  • des liens tissés avec l’équipe professorale et avec d’autres personnes étudiantes, de cycles différents
  • pour les personnes étudiantes issues de l’international, une meilleure compréhension des attentes de leur nouveau milieu et une intégration favorisée.

Au terme de la semaine, les personnes étudiantes ont été invitées à exprimer leur appréciation. Voici quelques suggestions d’amélioration qui ressortent des commentaires émis par les 19 personnes étudiantes ayant répondu au sondage d’évaluation de la semaine FRET :

  • selon les ateliers, impliquer la voix étudiante pour illustrer leur cheminement en ce qui a trait au choix du sujet de recherche, leurs expériences de terrain, leur gestion du temps, etc.
  • impliquer les personnes étudiantes dans l’organisation de la semaine
  • fournir plus d’informations en amont sur la programmation de la semaine.

Les ingrédients du succès de la FRET 

Aux yeux des personnes instigatrices, le succès de cette semaine repose sur la collaboration institutionnelle qui s’est manifestée par :

  • l’implication d’une équipe professorale interdisciplinaire engagée
  • une vision départementale commune sur les enjeux, les attentes et les besoins relatifs aux compétences transversales à développer chez les personnes étudiantes
  • la coordination du projet, assurée par une personne professionnelle
  • la participation active de l’équipe du CARPU dans la planification et dans la tenue des ateliers
  • la contribution du GRIDEQ dans l’élaboration de la programmation.

Les instigateurs de la semaine FRET ont été unanimes : en faisant ensemble, chacun a fait grandir l’idée ! 

La première édition de la FRET a été rendue possible grâce au financement issu d’un fonds départemental. Ce fonds a essentiellement couvert les frais de déplacement pour les personnes étudiantes inscrites au campus de Lévis ainsi que les frais de séjour pour toutes les personnes participantes.

À quand la prochaine FRET ? Des réflexions sont en cours sur la meilleure façon d’atteindre les objectifs de cette semaine de formation, et sur la pérennisation de financement pour la tenue d’une telle activité.

 L’écriture de cette pratique inspirante s’appuie sur une entrevue réalisée le 6 décembre 2024 avec Nathalie Lewis et Yann Fournis, tous deux professeurs au département Sociétés, territoires et développement de l’UQAR. Madame Lewis et Monsieur Fournis ont approuvé le contenu de ce texte.

Concernant l’image mise de l’avant, crédit photo : Iurie Stamati, 2024