Parutions
Scolarisation postsecondaire au Québec : un portrait selon le genre et l’âge
6 février 2024
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6 février 2024
Il n’y a jamais eu autant de personnes diplômées de l’enseignement supérieur au Québec. Des écarts entre les femmes et les hommes et selon le groupe d’âge demeurent cependant significatifs.
L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) vient de publier un portrait issu des données du dernier recensement (2021). Il s’agit d’un premier fascicule, qui met en lumière les variables du genre et de l’âge sur la scolarité de la population âgée de 25 à 64 ans. D’autres fascicules, dont la parution est prévue au cours des prochains mois, compléteront le portrait.
Au Québec, 71,2% des 25 à 64 ans détiennent un diplôme d’études postsecondaires. Cette proportion est la plus élevée au Canada. En revanche, la proportion de personnes titulaires d’un grade universitaire est plus faible au Québec (29,5%) que dans les trois autres plus grandes provinces (Ontario, Colombie-Britannique et Alberta) et qu’en moyenne au Canada (32,9%).
La particularité du système québécois, avec l’importance de son secteur collégial, est à prendre en compte dans l’interprétation de ces résultats. En effet, 41,7% de la population québécoise âgée de 25 à 64 ans détient un certificat, diplôme ou grade postsecondaire inférieur au baccalauréat, contre une moyenne de 34,3% au Canada. Parmi les personnes détentrices d’un grade universitaire en 2021 au Québec, 25,7% sont titulaires d’une maîtrise et 3,8% d’un doctorat.
Comment ces indicateurs ont-ils évolué ?
Tous les indicateurs de scolarisation postsecondaire ont progressé au cours des 15 dernières années au Québec, faisant en sorte que le nombre de personnes qui « détiennent tout au plus un diplôme d’études secondaires ou une attestation d’équivalence a reculé de près de 10 points de pourcentage, soit nettement plus que dans les autres territoires » (p.12).
Sur cette même période (2006-2021), l’écart de scolarisation entre Québec et l’Ontario s’est accru : en faveur du Québec pour ce qui est de l’ensemble de la diplomation postsecondaire (+3,1% d’écart), et en sa défaveur pour ce qui est des titulaires de grades universitaires (+2,1% d’écart).
Le dernier recensement révèle que l’écart de scolarisation postsecondaire en faveur des femmes est de 5,0% chez les 25 à 64 ans, une réalité comparable à celle qui prévaut en moyenne au Canada (5,8%).
Si les femmes titulaires d’un grade universitaire sont plus nombreuses que les hommes (+7,0%), les hommes sont en revanche plus nombreux à détenir comme plus haut diplôme un certificat, un diplôme ou un grade postsecondaire inférieur au baccalauréat (+2%). Par ailleurs, la majorité des titulaires d’une maîtrise ou d’un doctorat au Québec sont des femmes (53,1%).
Comment ces indicateurs ont-ils évolué ?
La proportion des diplômés universitaires parmi les hommes a progressé au cours des cinq dernières années (+3,0%), mais à un rythme moindre que chez les femmes (+5,0%).
En 2021, les hommes sont encore majoritaires parmi les titulaires d’un doctorat (53,6%), mais la croissance de cette population a été deux fois plus importante chez les femmes au cours des cinq dernières années (+33,1%).
La scolarisation postsecondaire a progressé dans tous les groupes au cours des dernières décennies, mais plus rapidement chez les femmes. Les données du recensement reflètent ce phénomène.
D’une part, la proportion de titulaires d’un diplôme universitaire décroît d’un groupe d’âge à l’autre : elle est de 35,6% chez les 25-34 ans, 34,6% chez les 35-44 ans, 29,3% chez les 45-54 ans et 19,6% chez les 55-64 ans. Inversement, les écarts de diplomation universitaire entre les femmes et les hommes sont plus importants chez les jeunes générations : de 12,7% chez les 25-34 ans, la différence est pratiquement nulle chez les 55-64 ans. Ces disparités sont cependant plus faibles lorsque l’on considère la scolarité postsecondaire dans son ensemble.
Par ailleurs, l’écart est particulièrement marqué entre le Québec et les provinces de l’Ontario et de la Colombie-Britannique en ce qui concerne la scolarisation universitaire chez les 25-34 ans (respectivement un écart de 9,6% et de 6,3%). Cet écart s’explique par la présence dans ces provinces d’une importante population issue de l’immigration, généralement plus scolarisée.
Comment ces indicateurs ont-ils évolué ?
Au cours des 5 dernières années, les écarts de scolarisation universitaire en faveur de l’Ontario chez les 25-34 ans se sont accrus, et les écarts de scolarisation postsecondaire en faveur du Québec se sont atténués. Dans la population non immigrante cependant, les écarts sont restés stables.
Entre les deux derniers recensements (2016-2021), le nombre de titulaires d’un grade universitaire dans le groupe d’âge des 25-34 ans a augmenté plus rapidement chez les hommes que chez les femmes, une tendance qui n’avait pas été observée depuis une trentaine d’années. L’augmentation considérable de la part des résidentes et résidents non permanents dans cette population accentue ce phénomène, qui est néanmoins observable chez la population non immigrante.
ISQ. (2024). Les titulaires d’un grade universitaire au Québec : ce qu’en disent les données du Recensement de 2021. Fascicule 1 – Situation au Québec et comparaisons canadiennes. Institut de la statistique du Québec.
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