Parutions
Que retenir du colloque Numérique 2020 ? | Compte-rendu (1/2)
18 novembre 2020
Parutions
18 novembre 2020
Cette deuxième édition du colloque Numérique 2020 | Journées du numérique en enseignement supérieur vise entre autres à répondre à une partie des objectifs du Plan d’action numérique en éducation et en enseignement du gouvernement québécois.
Pour une transformation numérique inclusive de l’éducation
La conférence d’ouverture été présentée par Maryse Lassonde, présidente du Conseil supérieur de l’éducation (CSE). Son exposé est notamment issu d’un document préparatoire du CSE dans le cadre du Rapport sur l’état et les besoins de l’éducation portant sur le numérique (à paraitre en janvier 2021). Il s’appuie également sur le cadre de référence de la compétence numérique du ministère de l’Éducation (MÉ), en particulier sur la composante « citoyen numérique ».
Voici les faits saillants de sa présentation :
La présidente du CSE conclut que pour favoriser l’exposition des filles au numérique, il faut briser les stéréotypes, leur présenter des modèles, les outiller pour leur donner le goût d’apprendre, les exposer au numérique à l’école, offrir des encouragements et souligner leurs capacités avec le numérique. Des projets tels que Saga Unesco au Québec, Les Filles & le code Montréal et le Gender Summit 11 participent à briser ces stéréotypes.
Entre persévérance et abandon en formation universitaire à distance : divers facteurs à prendre en compte
Cathia Papi (TÉLUQ) et Guillaume Desjardins (UQO) expliquent que le taux d’abandon est souvent pointé comme une limite de la formation à distance (FAD). Selon la littérature scientifique, cette limite existe au 1er cycle, mais pas seulement en FAD. Leur présentation porte sur une recherche réalisée avec Serge Gérin-Lajoie (TÉLUQ) visant à mieux comprendre les facteurs qui ont un impact sur la persévérance et l’abandon en FAD.
Dans le cadre de cette étude, les chercheur·e·s ont catégorisé les facteurs d’abandon en FAD liés à l’étudiant·e et ont tenté répondre à la question : « Quels sont les facteurs susceptibles d’amener les étudiant·e·s en FAD à persévérer ou à abandonner ? ».
À partir d’un modèle théorique créé par l’équipe de recherche, les données suivantes ont été croisées : profils sociodémographiques des apprenant·e·s, stratégies d’apprentissage, design pédagogique des cours suivis et encadrement reçu dans le cadre des cours.
Les résultats de leur étude (n=791) montrent que :
Autre constat : ceux et celles qui persévèrent sont plus satisfait·e·s de l’encadrement offert par les équipes d’intervention sur les différents plans de soutien à l’apprentissage.
À l’aide du modèle d’analyse des clusters (ou partitionnements des données), Papi, Desjardins et Gérin-Lajoie ont croisés 623 variables pour mieux comprendre celles qui ont un impact sur les chances de persévérance ou sur les risques d’abandon. Les chercheur·e·s ont trouvé que l’appréciation du type d’encadrement variait selon la situation familiale, le financement des études et le fait que l’étudiant·e travaille ou non.
Sur les 623 variables croisées, l’équipe de recherche a découvert que 22 d’entre elles sont des variables clés, ce qui leur a notamment permis de dégager des facteurs de risque et de protection : les étudiant·e·s célibataires persévèrent moins que les étudiant·e·s marié·e·s ; les étudiant·e·s qui reçoivent des prêts et bourses ou qui dépendent du revenu d’un·e conjoint·e ont plus tendance à abandonner.
Apprentissage ouvert, réseaux ouverts : l’apprentissage en ligne en 2020
Stephen Downes, chercheur au Centre de recherche en technologies numériques du Conseil national de recherches Canada, présente les outils qu’il a mis en place avec son équipe pour soutenir la communauté éducative depuis le début de la crise sanitaire.
Voici quelques faits saillants de sa présentation :
Quelles compétences numériques pour l’apprentissage et l’enseignement au collégial ou à l’université?
Thierry Karsenti, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication et professeur à Université de Montréal, affirme que dans le contexte de la crise sanitaire, il n’est plus possible de demander aux étudiant·e·s : « Qui n’a pas fait de FAD ? ». Toute une génération se familiarise à la FAD. Selon le professeur-chercheur, il s’agit pour les établissements d’enseignement d’une occasion à saisir.
Karsenti présente les faits saillants d’une enquête auprès étudiant·e·s universitaires, à paraître plus tard cet automne :
Karsenti présente les douze dimensions du cadre de référence de la compétence numérique en soulignant que ce cadre s’adresse à la fois à la population étudiante et aux corps enseignant et professoral. Il les invite à consulter son document 80 pistes pour enseigner à distance.
Suggestions de lecture
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Former à l’enseignement à distance