Résultats de recherche
Instabilité résidentielle et transition aux études supérieures
9 janvier 2024
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9 janvier 2024
Les jeunes ayant connu des épisodes d’itinérance ou qui ont été placés dans des foyers d’accueil sont peu nombreux à accéder aux études supérieures. Pour ceux et celles qui entrent au collège, la précarité financière et résidentielle constituent des obstacles majeurs à la poursuite de leurs études.
Comment les jeunes ayant connu l’instabilité résidentielle ou l’itinérance durant leur adolescence vivent-ils la transition aux études supérieures ? Quels sont leurs besoins en matière de logement ? Ce sont les questions auxquelles a voulu répondre une équipe de recherche de l’Université de Géorgie, dans l’article « Nowhere to go: Housing pathways of college students with foster care and homelessness experience ».
L’équipe s’est intéressé aux parcours de 27 étudiantes et étudiants inscrits dans un programme collégial d’une durée de 4 ans. Ces jeunes adultes avaient tous connu une forme ou une autre de précarité résidentielle durant leur adolescence. Le protocole de recherche comprenait 3 entretiens au cours d’une année académique, et les personnes participantes étaient incitées à remplir un journal de bord de façon continue.
Les chercheuses et les chercheurs ont identifié 3 types d’instabilité résidentielle chez les adolescentes et adolescents. Ces profils se combinent souvent dans les histoires de vie, marquées par de multiples « traumatismes liés à l’expérience de la pauvreté, des déplacements forcés, du décès ou de la maladie d’un parent, de l’abandon ou du rejet » (traduction libre, p.104).
L’équipe de recherche a constaté qu’une fois entrés au collège, les jeunes adultes connaissent des trajectoires résidentielles différenciées. Alors que certains voient leur situation se stabiliser (16 personnes), d’autres continuent à subir une importante précarité résidentielle (11 personnes).
Vivre en résidence sur le campus apporte une stabilité aux étudiantes et étudiants, surtout pour celles et ceux qui bénéficient de programmes de soutien financier dédiés aux jeunes issus de foyers d’accueil. En revanche, plusieurs jeunes doivent travailler un grand nombre d’heures, parfois à plein temps, ce qui met leur réussite scolaire à risque. Les personnes participantes ont aussi indiqué que la fermeture des résidences au cours de l’été, et par conséquent l’obligation de trouver une autre option pour se loger, est une grande source de stress, particulièrement au moment des examens, à la fin de la session. Les chercheurs et chercheuses notent aussi que la stabilité résidentielle reste fragile pour ces jeunes, qui ne peuvent bénéficier d’un soutien financier familial et doivent affronter l’augmentation du coût de la vie. Cette insécurité génère beaucoup d’anxiété chez ces étudiantes et étudiants vulnérables.
Ces constats ont amené l’équipe de recherche à formuler certaines recommandations à l’endroit des décideurs et décideuses :
Skobba, K., Moorman, D., Meyers, D., White, K. et Tiller, L. (2023). Nowhere to go: Housing pathways of college students with foster care and homelessness experience. Child & Family Social Work, 28(1), 96‑107. https://doi.org/10.1111/cfs.12944
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