Les études montrent qu’une relation de qualité avec ses parents a des impacts positifs sur les résultats académiques, la vie sociale et les comportements des jeunes en transition vers les études supérieures.

Une équipe de recherche américaine s’est intéressée à la façon dont les personnes étudiantes en première année de collège perçoivent leur relation avec leurs parents, et aux impacts des communications parents-enfants sur leur bien-être au quotidien.

L’importance de la relation parentale pendant la transition aux études supérieures

La période de transition aux études supérieures comporte de nombreux risques psychosociaux pour les jeunes adultes, qui peuvent vivre du stress, de l’anxiété, de la dépression ou des problèmes de consommation d’alcool ou de drogues. Les parents peuvent exercer une influence positive sur le développement de leur enfant durant cette période critique.

La communication constitue un « mécanisme clé » de la relation parentale. La perception de cette relation n’est cependant pas figée et varie au fil des communications quotidiennes. L’équipe de recherche a donc souhaité mieux comprendre de quoi sont faites les communications quotidiennes entre les parents et leur enfant en première année de collège, et quels impacts ces communications ont sur le bien-être de la personne étudiante.

Leurs constats reposent sur l’analyse des journaux de bord remplis par 367 étudiantes et étudiants âgés de 17 à 19 ans, en première année dans une université étatsunienne. Ces journaux de bord étaient composés de sept sondages administrés par l’équipe de recherche au cours de la session d’automne.

Des communications sous la loupe

Divers aspects des communications parents-enfant ont été examinés par l’équipe de recherche :

  • Le nombre et la fréquence des communications
  • Les modes de communication privilégiés (courriel, message texte, médias sociaux, appel vidéo, téléphone, rencontre en personne)
  • La personne (parent ou enfant) qui initie les communications
  • Le sujet de discussion (ex. les études, la gestion du temps, les relations amicales ou amoureuses, la santé, l’usage de l’alcool ou de drogues, la sexualité,…)

Trois variables démographiques ont également été intégrées à l’analyse : le genre de la personne étudiante, le fait qu’elle soit de première génération universitaire, ainsi que son origine ethnique. Le degré de proximité avec les parents (sur une échelle de 1 à 5), tel qu’identifié par les personnes participantes au début de l’étude, a également été pris en compte.

Au moyen du journal de bord, l’équipe de recherche a évalué la perception de la relation parentale au lendemain de la communication, à l’aune des indicateurs suivants : le sentiment d’avoir été soutenu dans cette conversation, avoir été honnête avec ses parents, avoir reçu des conseils ou des rétroactions de leur part.

Qui communique quoi ?

Sur un plan descriptif, l’équipe de recherche a pu constater que :

  • Les communications journalières avec les parents sont fréquentes (environ 3 jours sur 4), surtout chez les étudiantes. Celles-ci ont aussi plus tendance que leurs pairs masculins à initier les communications.
  • Les messages textes sont le mode de communication le plus courant (68 % des jours), suivi par les échanges téléphoniques (46 % des jours).
  • Les études, la santé et les relations amicales et amoureuses sont, dans l’ordre, les sujets de discussion les plus abordés.
  • Les étudiantes et les étudiants de première génération ont moins tendance à s’ouvrir avec honnêteté et ressentent moins de soutien de la part de leurs parents.
  • Les étudiantes et les étudiants issus de minorités ethniques rapportent être moins proches de leurs parents, mais communiquent plus souvent avec eux que leurs pairs de la majorité blanche.

L’impact des communications journalières

Les résultats suggèrent que les communications, surtout si elles sont de plus longue durée et si elles sont plus nombreuses que d’habitude, ont, le jour suivant, un effet positif sur la perception que les personnes étudiantes ont de leur relation avec leurs parents.

Le mode de communication n’a pas d’effet sur cette perception. En revanche, le fait que ce soit le parent qui initie le plus souvent la conversation est corrélé négativement avec le sentiment d’une relation positive, laissant présager une perception de sur-implication parentale.

Aider les parents

Malgré certaines limites de l’étude, l’équipe de recherche croit que ses résultats peuvent permettre d’améliorer les interventions qui visent les parents d’étudiantes et d’étudiants en transition aux études supérieures :

« Une communication fréquente, dans laquelle les parents offrent leur soutien et leurs conseils et discutent de sujets liés à la vie scolaire et sociale de leur enfant, peut avoir un impact positif sur la qualité de la relation parentale et, potentiellement, atténuer les facteurs de stress quotidiens liés à la vie étudiante » (traduction libre)

Référence

Duckworth, J. C., Bumpus, M., Forsythe, K. M., Cooper, B. R. et Hill, L. G. (2024). Daily Communication Between First-Year College Students and Their Parents: Associations With Perceived Relationship Positivity. Emerging Adulthood, 21676968241273308. https://doi.org/10.1177/21676968241273308