André Samson (Université d’Ottawa) signe un rapport de recherche portant sur la transition vers les études supérieures de jeunes francophones vivant en milieu anglophone.

Le professeur à la faculté d’éducation s’intéresse plus précisément à la poursuite des études postsecondaires en français en contexte minoritaire et à son impact sur :

  • L’ajustement aux exigences académiques
  • L’intégration à un nouvel environnement social
  • Le maintien d’un équilibre socioaffectif satisfaisant
  • La transition vers le marché du travail

Dans ce rapport, l’auteur approfondit les résultats d’une étude qualitative menée en 2021 qui concluait que :

  • « [L]a poursuite des études postsecondaires en français favorise le développement d’un sentiment de bien-être psychologique. »
  • « [L]orsqu’un étudiant francophone décide de poursuivre ses études postsecondaires en français, il augmente la probabilité de s’adapter positivement à son nouvel environnement académique. » (Samson, Maisonneuve et Saint-Georges, 2021 dans Samson, 2024, p.3)

L’analyse présentée découle des données récoltées par le biais d’un questionnaire sociodémographique et d’entretiens semi-dirigés menés auprès de 24 personnes étudiant à l’Université de Saint-Boniface (Manitoba), au Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (Nouveau-Brunswick) et à l’Université Sainte-Anne (Nouvelle-Écosse).

Étudier en français : un choix logique et un facteur de réussite

Les propos des personnes interrogées montrent que la poursuite des études en français s’inscrit dans un contexte familial, scolaire et communautaire.

L’appartenance à la communauté francophone et la valorisation du français viennent de la famille et se manifestent notamment par l’inscription des enfants au primaire et au secondaire en français. Dans ce contexte, il apparait logique de poursuivre ses études supérieures en français.

« La décision de poursuivre les études postsecondaires en français se présente donc comme un des premiers choix assumés par un jeune adulte qui a développé son identité au sein de sa famille, de son école et de sa communauté » (p.7)

En outre, les personnes interrogées se sont dit plus à l’aise d’étudier dans leur langue maternelle. Elles considèrent aussi que la poursuite de leurs études en français a facilité leur adaptation à leur nouvel environnement académique. Pour les personnes répondantes, l’arrivée dans un établissement francophone a permis de réduire le stress associé à la transition puisqu’elles se sont retrouvées au sein d’une communauté nouvelle, mais en partie familière.

Enfin, les personnes interrogées estiment que le fait d’étudier en français les aidera à trouver un emploi. Dans un contexte majoritairement anglophone, la connaissance du français apparait comme une façon de se démarquer.

Accueillir son identité linguistique et culturelle

Fréquenter un établissement postsecondaire a aussi contribué à approfondir leur sentiment d’appartenance à la francophonie. Au contact de personnes issues de différentes régions francophones, les étudiantes et étudiants disent avoir pris conscience de la richesse et de la diversité de la francophonie. Cette prise de conscience a également permis aux participantes et participants « d’accueillir leur propre identité linguistique et culturelle » (p.9).

« En somme, la décision de poursuivre des études postsecondaires en français est globalement positive. D’abord parce que les participants et les participantes éprouvent le sentiment d’être fidèles à leur héritage, tant familial que communautaire. De plus, ils ont évolué au sein d’un univers académique où le français était non seulement valorisé, mais aussi vécu comme un aspect essentiel de leur identité » (p.15)

Référence

Samson. A. (2024). La transition des études secondaires vers les études postsecondaires en milieu minoritaire francophone.