Dirigé par Louise Lafortune (UQTR), Audrey Groleau (UQTR) et Claire Deschênes (ULaval), le « Manifeste à propos des femmes en STIM : 50 textes positifs et percutants » rassemble les réflexions d’une quarantaine d’auteur·trices des milieux scolaire, universitaire et privé à propos de la situation des femmes en STIM.

Cette publication, disponible en libre accès, permet de dresser un état de la situation actuelle des femmes en STIM, mais aussi d’approfondir les enjeux concernant leur carrière et leur vie familiale. On y soulève également des obstacles et des défis plus spécifiques, notamment ceux liés à la pandémie et aux enjeux intersectionnels. Les textes adoptent un ton positif et sont accompagnés de pistes d’actions pour améliorer la situation des femmes en STIM. Le Manifeste se conclut avec sept recommandations en faveur de l’équité, la diversité et l’inclusion des femmes en STIM.

Encourager les étudiantes à choisir les STIM

Parmi les cinquante textes du Manifeste, le CAPRES en relève trois qui concernent plus précisément l’enseignement postsecondaire. Ces textes abordent la consolidation d’une identité scientifique, la mise en valeur des domaines des STIM et les initiatives positives réalisées par les communautés étudiantes.

Pour un meilleur équilibre entre les femmes et les hommes

Partant du constat que les femmes sont moins nombreuses à envisager une carrière scientifique, les auteurs·trices énoncent quelques attitudes et stratégies pédagogiques pour favoriser le développement d’une identité scientifique chez les jeunes femmes :

« – Discuter du problème de la sous-représentation des femmes dans les domaines des STIM.

– Discuter des débouchés liés à l’emploi dans les domaines de l’informatique, des mathématiques, de la physique et du génie, en particulier des emplois qui s’avèrent bénéfiques pour la société (par exemple ceux liés à l’environnement, à la santé, aux causes sociales, etc.).

– Effectuer un recrutement direct, c’est-à-dire conseiller aux jeunes femmes montrant des aptitudes et de l’intérêt pour ces domaines de sélectionner des cours avancés ou de s’inscrire au baccalauréat dans une de ces disciplines. Ce point est particulièrement important parce qu’elles ont en moyenne un sentiment d’auto-efficacité – la croyance qu’a un individu en sa capacité à effectuer une tâche – moins élevé que ce que présentent les jeunes hommes.

– Réduire la marginalisation en classe : distribuer l’attention à parts égales et s’assurer, par exemple, que toutes et tous vont manipuler le matériel de laboratoire (ce qui évite la situation typique où un coéquipier réalise l’expérience pendant que sa coéquipière prend des notes).

– Reconnaître les compétences des jeunes femmes en leur prodiguant des encouragements et en louant leurs aptitudes à réussir. »

(Lafortune et al., 2022, texte 29, p.107)

Adapter les messages

Les auteurs·trices du Manifeste font valoir que la plus grande présence de femmes dans les domaines des STIM passe par une meilleure mise en valeur de ces domaines. Il serait  souhaitable de mieux faire connaître les domaines des STIM afin d’interpeler les filles, autant que les garçons, vers ces domaines. En ce sens, une valorisation passant par la création de ressources inclusives, innovantes et inspirantes doit être encouragée.

Par exemple, le Manifeste propose de revoir les messages clés entourant la promotion des domaines des STIM afin d’en montrer diverses dimensions, notamment les aspects sociaux et environnementaux. On suggère également de miser sur le caractère collaboratif de ces domaines davantage que sur l’apprentissage individuel et la compétition. Ultimement, la présentation de modèles scientifiques féminins variés permettrait aux jeunes femmes de se reconnaître et de se projeter dans une carrière scientifique.

« Créer des contenus de qualité, exempts de stéréotypes et de préjugés véhiculant des images trompeuses de la formation et du travail en STIM, est une excellente façon d’inspirer la relève et de cheminer vers plus d’équité, de diversité et d’inclusion ! »

(Lafortune et al., 2022, texte 30, p.114)

Mettre à profit la contribution de la communauté étudiante en STIM

« Les étudiantes et étudiants en STIM jouent un rôle important dans la transformation des mentalités vers un avenir du domaine plus juste et diversifié. »

Lafortune et al., 2022, texte 31, p.115)

Le texte présente plusieurs initiatives qui témoignent de l’apport des étudiant·es dans ce changement de mentalité dont les activités d’accueil lors de la rentrée scolaire, les activités de sensibilisation auprès des étudiant·es du secondaire et du collégial ou encore le marrainage entre les nouvelles étudiantes en STIM et celles qui sont plus avancées dans leur parcours.

Vers une utilisation pédagogique du Manifeste

L’ouvrage inclut également des pistes pour une utilisation pédagogique du Manifeste afin d’encourager les réflexions et les discussions dans les équipes enseignantes et auprès des étudiant·es et ce, à tous les niveaux d’enseignement. On y trouve plusieurs suggestions de questions pour animer des discussions avant et après la lecture du Manifeste et à susciter la réflexion et l’identification de piste d’actions favorables à une meilleure situation des femmes en STIM.

Consulter le Manifeste à propos des femmes en STIM.

Référence

Lafortune, L., Groleau, A. et Deschênes, C. (dir.). (2022). Manifeste à propos des femmes en STIM : 50 textes positifs et percutants. JFD Éditions.